Johann Sebastian BACH, Concerto brandebourgeois No. 5 en ré majeur pour flûte, violon, clavecin et cordes, BWV 1050, Karl REZNICEK, flûte, Jan TOMASOW, violon, Anton HEILLER, clavecin, musiciens du Kammerorchester der Wiener Staatsoper in der Volksoper, Felix PROHASKA, 1954, Amadeo AVRS 6043
Une courte description de Peter Wackernagel, publiée dans le livret de l'intégrale des concertos brandebourgeois sous la direction d'August Wenzinger:
"[...] D'entre les six Concertos brandebourgeois, le Cinquième en ré majeur (BWV 1050) est certainement le préféré du grand public. Cela ne signifie nullement qu'on doit lui attribuer une valeur plus grande qu'aux autres. Qui, d'ailleurs, oserait se risquer à classer l'un plus haut que l'autre? Le Cinquième concerto est spécialement goûté à cause des possibilités brillantes qui y sont offertes au [...]" clavecin. "[...] C'est le «concerto de la grande cadence».
Si la préférence populaire n'est pas absolument fondée, elle demeure cependant l'expression assez vive du sentiment de la grandeur qui frappe tout de suite ici. La cadence est une construction grandiose. Une Oeuvre qui supporte sans dommage l'irruption d'un tel éclat doit vraiment posséder une structure spéciale. Ceci s'applique surtout au premier mouvement, qui comprend la grande cadence. Bach en a fait un véritable concerto grosso. Il y oppose, à l'ensemble des cordes, un trio de solistes comprenant flûte, violon et [...]" clavecin. "[...]. L'ensemble débute par l'attaque vigoureuse d'un thème à refrain, puis les solistes reprennent en partie des motifs du thème principal et introduisent aussi, dans le discours musical, des idées propres, comme, par exemple, tout de suite au début, un petit motif insignifiant, en quartes, qui subit de nombreuses transformations.
Le premier mouvement se subdivise en deux parties essentielles. Chacune d'elles renferme un épisode important et complet. Dans la première, c'est un intermède en fa dièse mineur, de caractère mystérieux, qui se perd en de douces séquences en triolets de flûte et de violon. Dans la deuxième partie, figure la cadence du [...]" clavecin, "[...] dont on ne saurait assez admirer la construction: mouvement progressif, savantes harmonies. Le point culminant est atteint au moment où la figuration, en de bourdonnants tourbillons, s'arrête sur un point d'orgue, duquel elle se dégage en vagues tranquilles pour aboutir au thème principal. Ce premier mouvement, tout empreint de juvénile joie, dégage une émotion si grande qu'elle ne saurait rapidement se dissiper. Un Adagio tranquille qui lui donnerait suite serait mal placé ici. Bach écrit donc, comme second mouvement de ce concerto, une mélodie d'un élan passionné, au rythme pointé, qu'il définit lui-même par l'indication «affettuoso». Les solistes sont chargés de son exécution. Le caractère idyllique de ce morceau se modifie pourtant peu à peu. La manière de l'inversion des thèmes est appliquée souvent et l'harmonie est travaillée avec grand soin. Les transitions de majeur à mineur sont d'un merveilleux effet.
Le troisième mouvement, entraîné par un rythme tourbillonnant, a d'abord l'air de vouloir se développer en fugue et cette partie se retrouvera, note pour note, à la fin du morceau. Mais l'épisode médian, traîté de façon beaucoup plus vaste, est d'un style plus homophone. Des triolets, déjà nombreux dans le premier mouvement, y occupent une place dominante, engloutissant chaque reprise du thème dans leurs vagues tournoyantes. La flûte introduit un second thème qui, avec le premier, se présente alternativement en majeur et en mineur. Tout cela s'accomplit dans un mouvement incessant. L'affirmation subite de l'accord fondamental vient poser un point final à ce tourbillon et introduit la citation textuelle du premier développement du sujet.[...]"
À souligner le rôle important accordé au clavecin: ce concerto est l'un des premiers concertos de cette époque dans lesquels cet instrument apparaît vraiment en soliste.
Nous retrouvons ici des solistes viennois bien connus de cette intégrale des concertos brandebourgeois: Jan TOMASOW, violon, Hans REZNICEK, flûte, Anton HEILLER, clavecin, avec des musiciens du 'Kammerorchester der Wiener Staatsoper in der Volksoper', le tout est dirigé par Felix PROHASKA.
La première parution a lieu sur la 1ère face du troisième disque de l'album BGS 540/541/542. Assez curieusement plusieurs sources indiquent que l'enregistrement de cette intégrale des concertos brandebourgeois aurait été fait en juin 1956, alors que les labels de la première édition indiquent pourtant clairement que l'enregistrement a été fait en 1954: voir la page du premier concerto brandebourgeois BWV 1046 pour plus de détails.
Pour cette restauration j'ai utilisé l'édition sur Amadeo AVRS 6043, parue un peu plus tard: sur ce disque le 1er mouvement est sur la première face - en complément du concerto No 4 BVW 1049 - et les 2e et 3e mouvements sur la deuxième face, qui est complétée avec le concerto No 6 BVW 1051.
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Konzert Nr. 5 in D-Dur für Flöte, Violine, Cembalo und Streicher, BWV 1050, Karl Reznicek, flûte, Jan Tomasow, violon, Anton Heiller, clavecin, musiciens du Kammerorchester der Wiener Staatsoper in der Volksoper, Felix Prohaska, 1954, Amadeo AVRS 6043 (1. Allegro 10:58, 2. Affettuoso 05:03, 3. Allegro 05:27)
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