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Wolfgang Amadeus MOZART, Concerto pour violon et orchestre No 4 en ré majeur, KV 218, Arthur GRUMIAUX, Orchestre Symphonique de la Radiodiffusion Bavaroise, Eugen JOCHUM, juin 1961
Wolfgang Amadeus Mozart termine la composition de ce concerto en octobre 1775. Une année féconde, pendant laquelle il compose cinq concertos pour violon, dont les deux plus célèbres sont le 3e concerto en sol (KV 216) et le 4e concerto en ré - KV 218. Ce dernier a la structure classique de cette époque, lent - rapide - lent, soit Allegro, Andante cantabile et Rondeau (Andante grazioso - Allegro ma non troppo).
Dans ce concerto beaucoup est axé vers la virtuosité du violon: l'orchestre est souvent sacrifié au soliste, se limitant à l'accompagner ou le doubler. L'oeuvre a un caractère très virtuose et festif.
"[...] Le premier mouvement - Allegro - s'ouvre sur un rythme de marche {1} aussitôt abandonné qu'esquissé, au profit de figures mélodiques plus gracieuses, et que nous ne retrouverons qu'à l'occasion de la réexposition, et aux entrées du soliste auquel il confère une autorité quelque peu théatrale. Le second mouvement - Andante cantabile - est au ton voisin de la majeur. Ici l'orchestre, encore plus discret, laisse presque constamment le soliste au premier plan. Une constante invention mélodique supplée à la rigueur de la forme, et notamment à l'absence de tout développement élaboré. [...]" Dans le mouvement final - Rondeau - "[...] des éléments thématiques fort divers se trouvent mélés aux refrains: un Andante grazioso, dont l'idée est peut-être empruntée à un thème de la symphonie dite "L'Impériale" de J.Haydn (qui revient plusieurs fois au cours du morceau) et un air de "musette", peut-être emprunté à un recueil strasbourgeois, que l'on retrouve d'ailleurs dans une symphonie de Karl Ditters von Dittersdorf [...]", sous le titre de «Ballo Strasburghese» (Bal strasbourgeois) [...]. Pour cette raison, probablement, Léopold Mozart, citant au cours d'une lettre le présent concerto, à l'occasion d'une exécution qu'en donna [le Maître de concert salzbourgeois Antonio] Brunetti le 6 octobre 1777, le dénomme "Concerto strasbourgeois" [...]" Citations extraites du texte publié au verso de la pochette du disque d'Arthur Grumiaux avec l'Orchestre Symphonique de Vienne sous la direction de Rudolf Moralt, édition Philips de 1956 (Photo de la pochette ci-dessus à droite).
Mozart se servit de ce thème strasbourgeois également dans le rondeau final du concerto précédent - le KV 216 - et dans la seconde des Deux contredanses KV 269b, qu’il écrivit vraisemblablement cette même année pour le Comte Czernin. Ce genre de danses était généralement destiné aux fêtes de carnaval et les compositeurs employaient de préférence des airs reconnaissables par tous.
{1} Ce motif martial ponctué du début de la première partie revient régulièrement à titre d’ouverture dans ses concertos et était connu à l’époque de Mozart sous le nom de «Mannheimer Orchestervorhang». Le rideau se lève et l’opéra - instrumental - commence. (Ronald Vermeulen dans le livret du CD PentaTone classics PTC 5186 064, Julia Fischer, Netherlands Chamber Orchestra, Yakov Kreizberg).
La partition peut être librement téléchargée sur la page correspondante de l'IMSLP, ou être consultée sur la page correspondante du site dme.mozarteum.at, qui a également une présentation détaillée, en allemand.
Le soliste de l'enregistrement que je vous présente sur cette page est Arthur GRUMIAUX. (Origine de la photo à gauche: disques Philips) D'après la discographie de ce site dédié à Arthur Grumiaux, il a enregistré ce concerto deux fois pour le disque:
- Rudolf Moralt et l'Orchestre Symphonique de Vienne, Vienne en novembre 1953, donc en monophonie - Colin Davis et le London Symphony Orchestra, Londres en avril 1962, bien entendu en stéréophonie
Grâce aux splendides archives de la Radio Bavaroise, en voici un enregistrement de concert: Eugen JOCHUM dirige l'Orchestre Symphonique de la Radiodiffusion Bavaroise - dont il a été le chef fondateur après la Deuxième Guerre Mondiale - un concert donné en juin 1961, avec donc Arthur GRUMIAUX en soliste.
Voici cette splendide perles des archives de la Radio Bavaroise...
Wolfgang Amadeus Mozart, Violinkonzert Nr. 4 in D-Dur, KV 218, Arthur Grumiaux, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Eugen Jochum, juin 1961 (1. Allegro 09:33, 2. Andante cantabile 06:24, 3. Rondeau (Andante grazioso - Allegro ma non troppo) 06:36)
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