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Frederick DELIUS, Im Meerestreiben (Sea drift) für Bariton, gemischten Chor und Orchester, Heinz REHFUSS (Bariton), Chor des Sueddeutschen Rundfunks (heute: SWR Vokalensemble Stuttgart), Sinfonieorchester des Sueddeutschen Rundfunks (heute: Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR), Carl SCHURICHT, 05.01.1954
Frederick DELIUS compose son "Sea Drift" pour baryton, choeur et orchestre sur un texte du recueil "Leaves of Grass" (Feuilles d'herbes) de Walt Whitman entre 1903 et 1904 - voir cette page de wikisource pour le texte en anglais de Walt Whitman et cette page pour celui mis en musique par Frederick Delius.
Comme Delius avait des difficultés à faire jouer sa musique en Angleterre, la première représentation a lieu en 1906, au "Essen Tonkünstler Verein", en Allemagne. Joseph Loritz en est le soliste, Georg Witte dirige le tout, en présence du compositeur. La première représentation en Angleterre n'a lieu que deux ans plus tard, en automne 1908 au Festival de Sheffield, Frederic Austin en soliste, sous la direction de Henry Wood.
Photo à droite: Frederick Delius, env. 1907, extraite de "Fritz Delius". Monographien Moderner Musiker, 2e ed. Leipzig, Allemagne: C. F. Kahnt Nachfolger. 1907, entre les pages 82–83, Wikipedia.
Une courte description de l'oeuvre, une citation extraite d'un excellent texte écrit par Andrew Burn pour Chandos, dans une traduction de Marie-Françoise de Meeûs, livret du CD CHANDOS CHAN 9214 :
"[...] Cette composition pour baryton, choeur et orchestre d'après Walt Whitman est conçue d'un seul tenant, les sept sous-sections étant déterminées par le texte. Dans toutes ses oeuvres, Delius tentait de suggérer une "impression de fluidité" et Sea Drift est la réalisation suprême de cette vision. Comme il le décrivit à Eric Fenby: Sa forme me fut prise des mains, à proprement parler, pendant que je travaillais, et fut facilement engendrée par mes idées musicales particulières, et par la nature et l'enchaînement des idées poétiques particulières de Whitman qui me séduisaient.
La ligne mélodique du soliste associe avec souplesse (et subtilité) le récitatif et l'arioso, les commentaires du choeur s'y insérant avec délicatesse. Elle est rehaussée – ceci est particulièrement caractéristique de Delius – de phrases mélodiques brèves, mémorables, aux moments d'intense émotion. Des images d'amour, de mer et de mort imprègnent le texte tout entier tandis que Whitman observe deux oiseaux s'accouplant et que la mort de la femelle et la confusion du mâle reflètent l'expérience humaine de la séparation et du chagrin. Avec la musique de Delius, l'intensité des sentiments exprimés devient accablante.
Au début de l'oeuvre, une phrase descendante aux bois associée au flux et au reflux de la basse suggère l'océan, tandis que le choeur décrit l'accouplement des "guests from Alabama" (hôtes ailés d'Alabama) et le baryton, le garçon qui les observe. Les exclamations de ravissement du choeur "Shine! Shine! Pour down your warmth, great sun!" (Brille! Brille! Verse sur nous ta chaleur, grand soleil!) et le passage extatique "Singing all time" (Chantant tout le temps) dépeignent les oiseaux heureux d'exercer leurs activités parentales. Mais le malheur frappe et lorsque le choeur chante "blow! Blow up sea-winds" (soufflez! Soufflez vents marins), on croit entendre le mâle faisant appel au vent pour lui ramener la femelle. De plus en plus, le drame de l'oiseau s'identifie aux émotions humaines comme en témoigne la phrase magique "Yes my brother" (Oui mes frères), qui a le caractère d'un negro spiritual. Tandis que la musique s'anime, l'oiseau croit voir sa compagne et, fou de désespoir, lance son chant par delà les vagues amorçant par ce cri "You must know who I am, my love!" (Tu dois savoir qui je suis, mon amour!), un paroxysme d'émotion. Mais la musique s'éteint, dans un climat désespéré de déception.
Dans "O rising stars!" (O étoiles levantes), le choeur, en sourdine et accompagné, fait écho à "Shine! Shine!" (Brille! Brille!) entendu plut tôt, soulignant la métamorphose des circonstances. Le baryton se joint à ce merveilleux passage nocturne évoquant les "carols of lonesome love" (chants d'amour solitaire). Mais maintenant, l'oiseau est persuadé d'avoir entendu le cri de sa compagne. Le caractère pathétique de son attente est dépeint par un fragment mélodique chromatique nostalgique et une phrase imprégnée de tendresse et de tristesse dans "This gentle call is for you my love" (Ce tendre appel est pour toi mon amour). Le choeur, incarnant l'esprit de l'oiselle, l'implore de ne pas se leurrer en un passage dissonant et déchirant qui marque le point culminant de l'oeuvre: l'oiseau réalise que tout est vain. La section finale évoque leur passé heureux: le temps qui guérit toute blessure l'a conduit à accepter qu'il ne verra plus ("no more") sa compagne. Comme la musique s'éteint, le choeur fait écho à ses mots tel un murmure sur les flots. [...]" Citations extraites d'un texte écrit par Andrew Burn pour Chandos, dans une traduction de Marie-Françoise de Meeûs, livret du CD CHANDOS CHAN 9214, avec la splendide version enregistrée en 1993 par le Bournemouth Symphony Chorus and Orchestra sous la direction de Richard Hickox, le soliste étant le savoureux Bryn Terfel.
Photo à droite: Une oeuvre de Sofie Siegmann (http://www.sofiesiegmann.com/index.html), photo reproduite avec son autorisation, tout droits réservés, reproduction interdite.
Pour une discographie de cette oeuvre voir cette page du site www.delius.org.uk.
Carl SCHURICHT était un ami de Frederick Delius (il a fait sa connaissance probablement lors de la création de l'oeuvre, en 1906 à Essen): il a commencé de diriger cette oeuvre déjà très tôt, souvent dans sa traduction en allemand "Im Meerestreiben". D'après cette page il s'agit d'une traduction de Jelka Rosen (Hélène Sophie Emilie Rosen), l'épouse de Frederick Delius.
Je n'ai malheureusement pas (encore) pu trouver cette traduction allemande en accès libre: si quelqu'un devait avoir un lien, ou le texte, ceci m'intéresse -> Vos remarques!.
La plus ancienne trace d'un concert donné par Carl Schuricht - avec cette oeuvre au programme - date du 7 novembre 1910: il dirigeait l'Orchestre du Théâtre de Francfort, Frederick Delius était présent (Frankfurter Zeitung 25 Aug. 1910, cité d'après la page concerts, ainsi que cette page du site de Tohru Kobayashi). D'après ce que j'ai pu trouver, Carl Schuricht dirige cette oeuvre pour la dernière fois quelques 50 ans plus tard, les 7 et 8 mars 1963, avec le Choeur et l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise à Münich, Carlos Alexander en soliste, Herkulessaal der Residenz (d'après 1949-1999, 50 Jahre Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks) - cet enregistrement est paru sur des CDs plus ou moins "autorisés", comme Archiphon (Archiphon ARC-3).
L'enregistrement que je vous en propose a été fait sous la direction de Carl SCHURICHT une dizaine d'années auparavant, le 5 janvier 1954, avec le Choeur et l'Orchestre Symphonique du "Süddeutscher Rundfunk" - l'actuel SWR Vokalensemble Stuttgart et l'actuel Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR - et le baryton suisse Heinz REHFUSS en soliste, une splendide perle des archives de cette radio.
Voici donc...
Frederick Delius, Im Meerestreiben (Sea drift) für Bariton, gemischten Chor und Orchester, Heinz Rehfuss (Bariton), Chor des Sueddeutschen Rundfunks (heute: SWR Vokalensemble Stuttgart), Sinfonieorchester des Sueddeutschen Rundfunks (heute: Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR), Carl Schuricht, 05.01.1954 (23:04)
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