Johann Sebastian BACH, Concerto brandebourgeois No 3 en sol majeur pour cordes et basse continue (clavecin), BWV 1048, Stuttgarter Kammerorchester, Karl MÜNCHINGER, avril 1950, Victoria Hall, Genève, LONDON LPS 226
Pour présenter ce concerto un extraits des notes rédigées par Peter Wackernagel (publiées dans le livret de l'intégrale des Brandebourgeois enregistrée par August WENZINGER):
"[...] Le premier mouvement du troisième Concerto Brandebourgeois en sol majeur (BWV 1048) représente peut-être le chef-d'oeuvre de l'art du motif. Cette oeuvre s'écarte le plus de la forme typique du Concerto grosso; elle ne connaît aucun soliste. Bach n'y engage que des instruments à cordes et il répartit cet ensemble homogène en groupes de trois instruments: 3 violons, 3 violes et 3 violoncelles.
Le sujet, un thème puissant à multiples éléments, porte l'ensemble du jeu concertant. Même un élément apparemment aussi insignifiant que la figure d'ouverture du sujet, la note de rechange de la tonique, prendra une vie propre. Il traversera la musique, ici en tombant plusieurs octaves, là en les escaladant. Bach pousse à l'extrême l'art de lier et d'inverser ses sujets. A deux reprises, on s'attend à du nouveau. Le violon se dégage du cortège de ses compagnons en faisant des descriptions d'accord. On croit entendre le début d'un jeu concertant. Mais les transformations sont elles-mêmes si variées qu'elles sont bientôt près d'acquérir la valeur d'un thème propre. Elles sombrent finalement, caricatures grotesques, dans la basse. A l'inverse, l'accord fondamental courageusement entonné par le violon semble annoncer plus tard un nouveau sujet. Mais ce sujet sera bientôt, après son exposition fuguée, pris dans les eaux mêlées du grand fleuve principal où il se perdra. On notera également l'effet splendide des croches par lesquelles les basses attirent le mouvement vers elles sous le toit bruissant que leur forment les voix supérieures.
Ce Concerto n'a pas de mouvement lent. A sa place, deux longs accords laissent un instant la fantaisie au repos. Mais elle repart aussitôt dans un Allegro, entraînant et enjoué, «une sorte de ronde aux prodigieuses évolutions», qui donne à l'oeuvre entière une excellente conclusion. Ce morceau n'a pas de thèmes bien caractéristiques et semble être surtout l'expression du mouvement perpétuel et de la joie de vivre. Bach souligne cette tendance en exigeant des répétitions pour les deux parties du morceau, fait unique dans tous ses Concertos brandebourgeois. [...]"
Grâce à l'excellente discographie Decca de Philip Stuart (parue en juillet 2009) l'enregistrement que je vous propose sur cette page peut être assez exactement daté: les séances d'enregistrements ont eu lieu en avril 1950 au Victoria Hall de Genève, les producteur resp. ingénieur de la prise de son étaient Victor Olof resp. Arthur Haddy, des noms bien connus chez DECCA.
Les oeuvres enregistrées lors de ces sessions sont les concertos brandebourgeois No 1, No 2, No 3 et No 5 - BWV 1046, 1047, 1048 et 1050. L'Orchestre de Chambre de Stuttgart ("Stuttgarter Kammerorchester") est dirigé par Karl MÜNCHINGER.
La première parution a lieu en novembre 1950 sur un petit disque 33 tours 10" / 25cm LONDON LPS 226 - sur sa deuxième face, le concerto No 2 étant sur la première face - ainsi que sur des 78 tours de la série K28290 à K28298. C'est un vénérable exemplaire de ce LONDON LPS 226 que j'ai utilisé pour cette restauration: les numéros de matrice indiquent qu'il s'agit d'un exemplaire de la première série de pressages. La surface est hélas un peu bruyante par endroits: comme d'habitude j'ai préféré ne pas le filtrer, afin de ne pas risquer d'altérer l'enregistrement lui-même.
Ce concerto n'a jamais été réédité sur CD par Decca, peut être à cause de ce bruit de surface souvent prononcé, probablement déjà présent sur les matrices. Il n'est paru qu'en août 2004 - l'enregistrement étant dans le domaine public depuis 2001 - sur un CD GEMS0216 du label Pearl - un CD épuisé depuis longtemps, le label Pearl n'ayant eu qu'une courte vie.
L'étiquette du disque indique deux mouvements: à cette époque il était courant de regrouper le deuxième très court mouvement et le troisième mouvement en un seul deuxième mouvement. La pause entre ce deuxième mouvement et le 3e mouvement est certes courte, mais toutefois nette: j'ai donc rétabli le partage en trois mouvements, comme c'est aujourd'hui l'habitude.
Il n'est pas indiqué explicitement si c'est Germaine VAUCHER-CLERC qui est au clavecin dans ce concerto: c'est toutefois très probable, étant donné qu'elle est au clavecin dans les autres concertos brandebourgeois enregistrés pendant ces sessions. Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Konzert Nr. 3 in G-Dur für Streicher und Basso Continuo (Cembalo), BWV 1048, Stuttgarter Kammerorchester, Karl Münchinger, avril 1950, Victoria Hall, Genève, LONDON LPS 226 (1. (Allegro) 06:55/06:55, 2. Adagio (Kadenz) 00:13/07:08, 3. Allegro 03:28/10:36)
que je vous offre et que vous pouvez obtenir en...
LONDON LPS 226, DRL 394-1B -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, des réparations mauelles -> FLAC
3 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.