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Ludwig van BEETHOVEN, Concerto pour piano No 1 en ut majeur, op. 15, Wilhelm KEMPFF, Orchestre national de la Radiodiffusion française, Carl SCHURICHT, 14 septembre 1955, Grande Salle du Pavillon, Festival de Montreux
Ludwig van Beethoven compose ce concerto en 1795. Sa première édition date de mars 1801, chez Mollo, après que Beethoven a réécrit la partie de piano. Il est dédié à Barbara dite Barbette de Keglevics, devenue princesse Odescalchi. Beethoven lui avait déjà dédié sa sonate en mi bémol majeur op. 7. Pour plus de détails sur ce concerto voir par exemple la page en allemand de Wikipedia.
La partition peut être téléchargée sur la page correspondante de l'IMSLP.
L'interprétation que je vous en propose... Nous sommes au Festival de Montreux, le 14 septembre 1955 dans la Grande Salle du Pavillon, le soliste est Wilhelm KEMPFF, l'Orchestre national de la Radiodiffusion française - l'actuel Orchestre national de France - est placé sous la direction de Carl SCHURICHT.
Le concert est à l'époque radiodiffusé en direct sur la chaîne nationale française, émetteur ondes moyennes 347 m (ref.: programme publié par le Journal de Genève le 14 septembre 1955 en page 7).
En première partie la 3e symphonie de Beethoven, en seconde partie ce concerto de Beethoven avec l'extraordinaire Wilhelm KEMPFF en soliste.
Un commentaire de Franz WALTER - le chroniqueur musical suisse romand bien connu - paru le jour suivant dans sa chronique "Au Festival de Montreux", Journal de Genève du 16 septembre 1955, page 8:
"[...] Bonne idée aussi d'avoir mis au programme le 1er Concerto de piano op. 15, en ut, qui nous repose agréablement des inévitables trois 'grands' concertos. Occasion également pour nous de faire la connaissance d'un grand pianiste que, chose étrange, nous n'avons encore jamais entendu à Genève: Wilhelm Kempff, un artiste qui, quoique discuté d'une partie de ce public, est l'idole des mélomanes parisiens. Incontestablement, M. Kempff est ce qu'on appelle un puissant tempérament. Pas de points morts dans ses interprétations, qui vont de la plus extrême délicatesse à la plus grande vigueur. Beaucoup de grandeur aussi, dans ce jeu qui s'impose par son caractère extrêmement volontaire. Je ne peux prétendre, toutefois, avoir été particulièrement séduit par tous les aspects de son interprétation [...], qui révélait bien des duretés, et je préfère attendre une occasion plus propice pour étayer mieux mon jugement. [...]"
Un autre commentaire, paru dans la Gazette de Lausanne du 16 septembre 1955 en 5e page, signé 'Ed.H':
"[...] Ce 'premier concerto' d'un Beethoven qui ne force ni l'émotion ni la joie est d'une indicible pureté et Wilhelm Kempff, dont l'art raffiné et l'expérience admirable réussissent à garder une incroyable fraîcheur, en fait un poème parfaitement équilibré de la première note à la dernière. On n'a pas à essayer de transmettre l'élan du début, l'émotion inouïe d'un 'largo' où le piano (ce n'est pourtant pas son rôle) vous prend le coeur à la moindre phrase, l'allégresse d'un 'final'où la gaieté et l'humour prennent une spiritualité souvent différente à la virtuosité. Ceux qui étaient là se souviennent et se souviendrons! Et, dernier miracle, l'accord de Schuricht et de Kempff en Beethoven, apparaît si complet qu'on n'oserait parler de commentaire orchestral. Une interminable ovation réunit deux interprètes qui semblent n'avoir été qu'un. [...]"
Cette dernière phrase est vraiment à souligner, car - d'après ce que j'ai pu trouver, il s'agissait de la première - et unique - rencontre entre Wilhelm Kempff et Carl Schuricht!
L'accès à ces données a été possible grâce à la splendide banque de données "LE TEMPS - Archives Historiques - Une initiative soutenue par Bibliothèque nationale suisse | Bibliothèque de Genève | Bibliothèque de Lausanne | Fondation de Famille Sandoz | Mirabaud & Cie | PubliGroupe", qui est non seulement très complète, mais en plus libre d'accès. Une générosité à souligner, devenue rare de nos jours.
À noter que cet enregistrement est le seul connu - du moins actuellement - réunissant Wilhelm Kempff et Carl Schuricht. Selon cette page du site dédié à Carl Schuricht, il s'agit même du seul concert réunissant ces deux musiciens! (selon cette page dans sa mise à jour du 29 avril 2013).
Voici donc...
Ludwig van Beethoven, Klavierkonzert Nr. 1 in C-dur, Op. 15, Wilhelm Kempff, Orchestre national de la Radiodiffusion française, Carl Schuricht, 14 septembre 1955, Grande Salle du Pavillon, Festival de Montreux (1. Allegro con brio 14:27, 2. Largo 11:31, 3. Rondo. Allegro scherzando 08:59)
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