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Robert SCHUMANN, Sonate pour violon et piano F.A.E. (Frei Aber Einsam) en la mineur (Sonate pour violon et piano de Robert SCHUMANN, Albert DIETRICH et Johannes BRAHMS), Peter RYBAR, violon, Hélène BOSCHI, piano, 25 et 26 septembre et 10 octobre 1955, Paris, Le Chant du Monde LDX-S-8143
Cet enregistrement peut être également écouté en ligne sur les pages des groupes Hélène Boschi et Peter Rybar du site www.notrehistoire.ch. Le logiciel Adobe Flash Player doit toutefois être installé sur votre ordinateur pour pouvoir écouter le fichier.
Cette sonate est assez particulière, les deuxième et quatrième mouvements ayant été composés par Robert Schumann, le premier par Albert Dietrich et le troisième par Johannes Brahms!
Son histoire, telle que racontée par Steven Isserlis dans les notes qu'il a rédigé en 2009 pour Hyperion (lors de la transcription qu'il en a faite pour violoncelle et piano):
"[...] À la fin de septembre 1853, Robert et Clara furent électrisés par la visite d’un jeune homme charismatique, un certain Johannes Brahms apparu chez eux avec une lettre de recommandation du grand violoniste Joseph Joachim. Ce dernier devait les rejoindre quelques semaines plus tard et son arrivée imminente suggéra à Schumann un sympathique projet: s’associer avec Brahms et un autre jeune disciple, Albert Dietrich, pour composer une sonate pour violon fondée sur les lettres de la devise de Joachim, «F–A–E» («frei aber einsam», «libre mais solitaire»). Joachim devait la jouer à son arrivée et, chose assez aisée, identifier le compositeur de chaque mouvement. Schumann fournit le mouvement lent (un Intermezzo) et le finale, Dietrich le premier mouvement et Brahms le Scherzo. [...]"
À noter que dans l'enregistrement de Peter Rybar et d'Hélène Boschi que je vous présente sur cette page le 3e mouvement de Brahms n'est pas noté "Scherzo", mais "Allegro".
Je cite encore un extrait du commentaire de Steven Isserlis:
"[...] La Sonate est une pièce extraordinaire - curieuse, c’est vrai, mais fascinante (et avec un petit goût de revenez-y!). Dès les grandioses premiers accords de l’introduction, on voit que le propos est d’importance, comme si Schumann avait su que ce serait une oeuvre d’adieu. Voilà une musique toute en contrastes extrêmes: la folle passion du premier mouvement est interrompue par le paisible second sujet, baigné de cette intimité si particulière, qui fait de Schumann un compositeur à part. Le second mouvement est fort original, voire expérimental: impossible de dire si le scherzo dure seulement huit mesures et est suivi de deux trios ou si la première section «en trio» est en réalité le scherzo principal, avec une mélodie chantante par-dessus le rythme dansant. L’Intermezzo, lui, est touchant, magique - n’y a-t-il pas là, assurément, un fort sentiment d’adieu? Le finale, enfin, est constamment marqué par l’excentricité avec, notamment, une fugue folle, qui occupe tout le développement, et une coda qui explose dans un étonnant flamboiement pyrotechnique virtuose. (Le pauvre Joachim a dû faire un petit arrêt cardiaque quand on lui a demandé de la déchiffrer à vue!) Voilà une conclusion idéale pour une oeuvre qui boucle la carrière du Schumann compositeur de formes à grande échelle.
Trois grandes raisons m’ont poussé à réaliser cette transcription: primo, l’écriture violonistique de Schumann, dans un registre assez grave, sonne plus aiguë, et donc plus brillante, quand on passe au violoncelle; secundo, le violoncelle mérite un dédommagement pour les Romances cruellement volées; tertio, les violonistes jouent si rarement cette oeuvre qu’ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes si les violoncellistes la leur piquent! Oh, et puis quarto: je l’adore.[...]" citations extraites des notes rédigées par Steven Isserlis en 2009 pour Hypérion.
La partition peut être téléchargée sur la page correspondante de l'IMSLP.
Peter Rybar et Hélène Boschi enregistrent cette sonate à Paris les 25-26 septembre et 10 octobre 1955, une prise de son de Jean Godet. L'enregistrement parait pour la première fois sur la première face du disque Le Chant du Monde LDX-S-8143 (avec le cycle de Lieder du Wilhelm Meister de Goethe (Requiem pour Mignon), Opus 98a, de Robert Schumann sur l'autre face), et est réédité entre autres sur le double album Le Chant du Monde LDX 78746/7.
Voici donc...
Robert Schumann, Sonate fuer Violine und Klavier F.A.E. (Frei Aber Einsam) in d-moll (Sonate fuer Violine und Klavier von Robert Schumann, Albert Dietrich und Johannes Brahms), Peter Rybar, violon, Hélène Boschi, piano, 25 et 26 septembre et 10 octobre 1955, Paris, Le Chant du Monde LDX-S-8143 (1. Allegro [von Albert Dietrich] 06:33, 2. Intermezzo. Bewegt, doch nicht zu schnell 02:14, 3. Allegro [von Johannes Brahms] 05:12, 4. Finale. Markiertes, ziemlich lebhaftes Tempo 07:28)
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