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Johann Sebastian BACH, Passion selon Saint Jean (Passio secundum Johannem), BWV 245, fuer Soli, Chor, 2 Querfloeten, 2 Oboen, Oboe d'amore, 2 Oboen da caccia, 2 Violen d'amore, Viola da gamba, Laute, Streicher und Continuo, in der Fassung von 1740, Agnes GIEBEL, Marga HOEFFGEN, Ernst HAEFLIGER, Franz KELCH, Hans-Olaf HUDEMANN, THOMANERCHOR LEIPZIG, STADT- UND GEWANDHAUSORCHESTER LEIPZIG, Thomaskantor Guenter RAMIN, Thomaskirche Leipzig, 18.-23.10.1954
 Les quatre Évangiles racontent la Passion du Christ, mais il n'existe aujourd'hui que deux mises en musique complètes de cet épisode par Jean-Sébastien Bach: celle de saint Jean et celle de saint Matthieu. Des versions des passions selon saint Marc et saint Luc ont été partiellement retrouvées; leur reconstitution a été tentée sans réel aboutissement.
Les sources conservées nous transmettent la Passion selon saint Jean en quatre versions. Bach l'a donc fait exécuter au moins quatre fois. Elle fut vraisemblablement composée en 1724 durant les six semaines du Carême, soit du Mercredi des Cendres au Vendredi saint et il est possible qu'elle ait adopté quelques morceaux des cantates écrites durant les années de Weimar.
La première exécution a eu lieu le 7 avril 1724, jour du vendredi saint, à l'église Saint-Nicolas de Leipzig. En 1725, l'oeuvre fut donnée dans une seconde version, et la troisième exécution a eu lieu entre 1728 et 1732. Une autre dut avoir lieu entre 1746 et 1749, dans les dernières années de la vie de Bach.
Pour son enregistrement Guenter Ramin a choisi la dernière version, de 1740. Pour la restauration que je vous propose ici, j'ai utilisé le coffret de 3 disques Archiv Produktion 14036/38 AK produit par la Deutsche Gramophongesellschaft en collaboration avec la VEB "Deutsche Schallplatte". Mon exemplaire du deuxième disque a un peu plus souffert que les autres: j'ai fait tout mon possible pour restaurer les plages de ce disque le mieux possible, mais ces plages - soit les Nos 12 à 20 et 53 à 60 "grattent" quand-même un peu. Les premier et troisième disques sont par contre en excellent état, vu leur âge!
 Photo ci-dessus, à gauche: Günter Ramin. Source: publiée dans le livret du coffret.
Photo ci-contre: Günther Ramin mit dem Thomanerchor in der Thomaskirche zu Leipzig, aus 'Günther Ramin - Ein Lebensbericht' von Charlotte Ramin, Atlantis Verlag 1958, bei Seite 148, Aufn.-Nr.: df_hauptkatalog_0145945, Eigentümer: Deutsche Fotothek, http://www.deutschefotothek.de/obj70235456.html.
Le texte qui suit est extrait de l'excellent livret du coffret de disques:
"[...] En 1722, Jean-Sébastian Bach, alors maître de chapelle à Koethen, sollicita le poste de cantor à l'Ecole de Saint-Thomas, à Leipzig. Dès l'hiver 1722/23, il se préparait à ses nouvelles fonctions. Il avait été déjà invité à diriger dans les principales églises de Leipzig la musique du service divin, le premier dimanche de l'Avent 1722. Le 7 février 1723, le dimanche «Estomihi», il dirigea pour la seconde fois. Le 26 mars enfin, jour de Vendredi-Saint, il devait diriger à l'Office des Vêpres une Passion, et il était entendu que, par la même occasion, il présenterait une de ses propres compositions. C'est ainsi qu'il créa pour ce Vendredi-Saint, son premier monument vocal: «Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Evangelium Joannem».
Sans aucun doute, il travailla à cette partition durant tout l'hiver 1722/23. Il se trouvait devant une tâche qui ne s'était plus présentée à lui depuis longtemps.
En effet, Bach, le Luthérien avait passé les années précédentes en pays calviniste. Ne rencontrant personne à Koethen qui pût l'aider dans l'élaboration de son livret, il se mit seul au travail, consultant quelques ouvrages pouvant lui servir de modèles. Le poème «La Passion de Notre Seigneur qui a souffert et qui est mort pour les péchés du Monde», du conseiller Barthold Heinrich Brockes de Hambourg, fut sa source principale.
Haendel, Telemann, Keiser, Stoelzel, avaient mis en musique ce riche poème sous la forme d'oratorios, et il est intéressant de comparer leurs oeuvres à la Passion selon St. Jean de Bach. Ces maîtres utilisèrent le texte du poème même. Et ainsi la narration des souffrances et de la mort du Christ se déroule selon une harmonie rimée. Des airs d'oratorios sont confiés aux différents personnages bibliques qui interviennent directement aussi dans le récit. Ici et là, mais assez rarement, retentit un choral qui confère à l'ensemble un ton solennel.
La Passion de J.S. Bach est très différente. Au lieu d'une version rimée du texte biblique, Bach emploie le texte lui-même dans la traduction de Luther. Selon la tradition, Bach confie au ténor la partie de l'Evangéliste; aux différents solistes les interventions directes des personnages; au choeur, celles de la foule. Le choral joue ici, avec la Parole biblique, le rôle le plus important, ce que nous n'avons pas observé dans les oeuvres qui utilisèrent le poème même de Brockes.
Enfin Bach confère au cantique une autre signification que la plupart de ses contemporains: le cantique est la réponse de l'assemblée des fidèles à la Parole de Dieu. Par contre, nous trouvons aussi bien chez ces musiciens que chez Bach des airs et des ariosi. Mais ici leur signification est de nouveau très différente: ce n'est plus la parole des personnages du récit, mais une réponse de chaque âme au même message divin. Et, au lieu d'un oratorio, d'un drame musical parfait, Bach nous donne un chef-d'oeuvre liturgique s'insérant parfaitement dans le culte pour lequel il a été créé. Le prêche se place alors entre la première et la seconde partie de l'oeuvre.
Au cour de sa longue existence, Bach a repris plusieurs fois sa partition. Bien qu'il n'ait directement emprunté nulle partie des oeuvres qu'il eût sous les yeux, en particulier celle de Brockes, l'inspiration et la forme de son livret, de ce fait celle de l'oeuvre entière, ne le satisfirent pas à la longue.
Pourtant, certains traits sont communs à toutes les versions de la Passion selon St. Jean, même à la version définitive de 1740. Cette version, habituellement chantée aujourd'hui, est celle de notre enregistrement. Nous devons signaler en outre que le texte de l'Evangile forme un tout cohérent qui domine tout l'ensemble. Et si nous approfondissons l'oeuvre, nous constatons combien l'architecture même de ce monument vocal assigne à chaque phrase, à chaque choral, à chaque pièce polyphonique, sa place propre. L'ordre de la répartition tonale, l'instrumentation, la mise en évidence de certaines mélodies, de certains thèmes, même la répétition de phrases entières, jouent ici un grand rôle. La forme artistique n'est pas arbitraire, mais elle a une valeur symbolique: à travers elle retentit tout le message de la Rédemption.
Pour saisir toute l'ampleur de ce message, il faut se pénétrer l'oeuvre. Chaque fois, nous y découvrirons un aspect nouveau, qui nous persuadera de son inépuisable richesse. Mais elle montrera sa vraie grandeur en se révélant même à l'auditeur profane, car son idéal profond nous apparaît, dès les premières paroles du choeur dans le Psaume VIII, verset 2, à travers toute l'oeuvre, jusqu'à la strophe finale:
"Ach Herr, lass dein' lieb' Engelein
Am letzten End' die Seele mein
In Abrahams Schoss tragen"
(Dieu, donne qu'à la fin de mes jours tes anges portent mon âme vers le Sein d'Abraham).[...]"
Cité d'après la traduction du texte de Friedrich Smend.
La partition peut être consultée sur la page correspondante de l'IMSLP.
Je ne vais pas commenter l'interprétation, étant donné qu'elle est tout simplement splendide, aussi bien en ce qui concerne les solistes - surtout Ernst Haefliger, dans le rôle très important de l'Évangéliste - que lest instrumentalistes, le choeur, l'orchestre et la direction de Guenter Ramin. Il n'est donc pas étonnant que cet enregistrement ait à l'époque obtenu le Grand Prix du Disque de Paris.
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Passio secundum Joannem (Johannes Passion), BWV 245, fuer Soli, Chor, 2 Querfloeten, 2 Oboen, Oboe d'amore, 2 Oboen da caccia, 2 Violen d'amore, Viola da gamba, Laute, Streicher und Continuo, in der Fassung von 1740
Text: aus Evangelium Johannes (Kapitel 18 und 19), Choraelen und freien
Dichtungen nach Barthold Heinrich Brockes "Der fuer die Suende der Welt
gemarterte Jesus", von Johann Sebastian Bach zusammengestellt.
Solisten: Agnes Giebel, Sopran, Marga Hoeffgen, Alt, Ernst Haefliger, Tenor (Evangelist), Franz Kelch, Bass (Jesus), Hans-Olaf Hudemann, Bass (Petrus, Pilatus, Arien)
Instrumentalisten:
Querfloeten: Erich List, Helmut Boehme
Oboen: Willy Gerlach, Peter Fischer (alternierend mit Oboe d'amore)
Oboen da caccia: Johannes Wagner, Fritz Hunger
Violen d'amore: Fritz Haendschke, Hans Drechsel
Viola da gamba: Alwin Bauer
Laute: Walter Gerwig
Continuo: Alwin Bauer, Violoncello; Konrad Spitzbart, Kontrabass; Gernot Schwickert, Cembalo; Johannes Kaestner, Orgel
Thomanerchor Leipzig, Stadt- und Gewandhausorchester Leipzig, Thomaskantor Guenter Ramin, Thomaskirche Leipzig, 18.-23.10.1954
J'ai partagé le tout - 2 heures et 10 minutes de musique... - en 4 fichiers ZIP. La numérotation - de 1 à 68 - suit celle utilisée dans la version de 1725, voir par exemple la page correspondante en allemand de Wikipedia, qui est aussi celle du livret du coffret "Archiv Produktion 14036/38 AK" et qui n'a plus été modifiée dans les troisième et quatrième versions.
Premier fichier "Bach_BWV_245_GOL_Ramin_Teil_1.zip" avec la totalité de la première partie:
I. Erster Teil
# 01. Chor Herr unser Herrscher
# 02.-06. Evangelium (Rez., Chor) Jesus ging mit seinen Juengern, 07. Choral O grosse Lieb'
# 08. Rezitativ Auf dass das Wort, 09. Choral Dein Will' gescheh', 10. Rezitativ Die Schar aber, 11. Arie (Alt) Von den Stricken
# 12. Rezitativ Simon Petrus, 13. Arie (Sopran) Ich folge dir
# 14. Rezitativ Derselbige Juenger, 15. Choral Wer hat dich so geschlagen
# 16.-18. Evangelium (Rez., Chor) Und Hannas sandte ihn, 19. Arie (Tenor) Ach, mein Sinn, 20. Choral Petrus, der nicht denkt zurueck
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(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
La deuxième partie est répartie sur trois fichiers ZIP.
Fichier "Bach_BWV_245_GOL_Ramin_Teil_2a.zip" avec:
II: Zweiter Teil
# 21. Choral Christus, der uns selig macht, 22.-26. Evangelium (Rez., Chor) Da fuehreten sie Jesum, 27. Choral Ach, grosser Koenig
# 28.-30. Evangelium (Rez., Chor) Da sprach Pilatus zu ihm, 31. Arioso (Bass) Betrachte, meine Seel'
# 32. Arie (Tenor) Erwaege, wie sein blutgefaerbter Ruecken
# 33.-39. Evangelium (Rez., Chor) Und die Kriegsknechte
# 40. Choral Durch dein Gefaengnis, 41-47 Evangelium (Rez., Chor) Die Juden aber schrieen
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Fichier "Bach_BWV_245_GOL_Ramin_Teil_2b.zip" avec:
# 48 Arie (Bass) mit Chor Eilt, ihr angefochtnen Seelen, 49.-51. Evangelium (Rez., Chor) A1ida kreuzigten sie ihn, 52. Choral In meines Herzens Grunde
# 53.-55. Evangelium (Rez., Chor) Die Kriegsknechte aber, 56. Choral Er nahm alles wohl in acht
# 57. Rezitativ Und von Stund' an, 58. Arie (Alt) Es ist vollbracht
# 59. Rezitativ Und neigte das Haupt, 60. Arie (Bass) mit Chor Mein teurer Heiland
# 61. Rezitativ Und siehe da, 62. Arioso (Tenor) Mein Herz, 63. Arie (Sopran) Zerfliesse, mein Herz
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Fichier "Bach_BWV_245_GOL_Ramin_Teil_2c.zip" avec:
# 64. Rezitativ Die Juden aber, 65. Choral O hilf, Christe, 66. Rezitativ Darnach bat Pilatum
# 67. Chor Ruht wohl, ihr heiligen Gebeine, 68. Choral Ach Herr, lass dein' lieb' Engelein
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(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Dans cette oeuvre Agnes Giebel ne chante que deux airs, les Nos 13 et 63. Pour celles / ceux qui ne désirent qu'écouter Agnes Giebel, j'ai mis en plus ces deux airs dans un cinquième fichier ZIP "Bach_BWV_245_Nr13_63_Giebel_GOL_Ramin_10_1954":
# 13. Arie (Sopran) Ich folge dir
# 63. Arie (Sopran) Zerfliesse, mein Herz
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Pour tout ces fichiers: Archiv Produktion 14136, 14137, 14138 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, de nombreuses réparations manuelles (surtout pour le 14137) -> FLAC
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