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Felix MENDELSSOHN, Les Hébrides ou la Grotte de Fingal, Ouverture de concert, op. 26, Orchestre de la Tonhalle de Zurich, Walter GOEHR, MMS 123 (MMS 2005)
Le 22 juillet 1829 Felix Mendelssohn quitte Londres pour un voyage en Écosse avec son ami le poête Karl Klingemann, avec l'intention d'étudier les chants populaires de la région. Au courant de ce voyage, le 7 août, Mendelssohn visite Dunollie Castle (XIIIe siècle), bastion des MacDougalls. Les ruines du château, bâti sur un promontoire, donnent sur Mull et sur certaines îles des Hébrides voisines.
"[...] Plus tard ce jour-là, Mendelssohn prit avec Klingemann un vapeur pour Tobermory, un village de pêcheurs sur la côte nord de Mull; le soir, il rassembla ses impressions dans une nouvelle lettre pour Berlin: «Pour vous faire comprendre dans quel état d’esprit singulier les Hébrides m’ont disposé, voici ce qu’elles m’ont inspiré» - en l’occurence, une ébauche, sous forme de partition pianistique mais avec des indications orchestrales détaillées, du début de l’ouverture Les Hébrides, dite aussi Ouverture de la Grotte de Fingal, dans sa forme presque achevée, où le familier motif de basse berceur est transposé séquentiellement dans un modèle ascendant, avec des accords de vents tenus, au soprano. En traduisant en images sonores les souvenirs visuels de ce jour-là, Mendelssohn s’autorisa un peu de synesthésie, si bien que la vision se mua en une peinture sonore romantique, aux nuances subtiles.
Notons cependant que l’inspiration musicale de cette ouverture lui vint d’abord non de sa célèbre visite à Fingal’s Cave (sur la minuscule île de Staffa balayée par les vents, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Mull) mais des impressions visuelles éprouvées à Oban. La visite à Fingal’s Cave eut lieu le lendemain, le 8 août. La mer était calme - assez, du moins, pour que les touristes pussent débarquer et grimper jusqu’à la grotte, mais pas assez pour que Mendelssohn pût noter d’autres impressions musicales ou aller au sommet de l’île, comme l’avait fait le poète Keats en 1818. Pris de nausées, Mendelssohn dut s’en remettre à Klingemann, qui envoya cette description à Berlin: «Staffa, avec ses drôles de colonnes de basalte et ses grottes, figure dans tous les livres d’images; on nous a mis dans des bateaux et la mer stridente nous a hissés sur les chicots des colonnes jusqu’à la fameuse grotte de Fingal. Jamais vacarme de lames plus vert ne se fracassa dans une grotte plus étrange - ses nombreuses colonnes la faisaient ressembler à l’intérieur d’un orgue monstrueux, noir, retentissant, sans utilité aucune et tout seul, avec la vaste mer grise au-dedans et au-devant.» [...]"
Ce n'est toutefois que de l'année suivante - en décembre 1830 - que Felix Mendelssohn date la partition achevée de son ouverture, à Rome. Il l'a ensuite souvent revisée, "[...] chaque refonte se traduisant par un changement de titre: Ouvertüre zur einsamen Insel (Ouverture de l’île solitaire) puis, pour la première exécution anglaise, en 1832, The Isles of Fingal et, enfin, Fingals Höhle (Grotte de Fingal), titre sous lequel elle parut en 1835. [...]
Comme toute grande musique, cette ouverture mendelssohnienne peut être diversement interprétée. Elle peut être entendue en termes purement musicaux comme un discret mouvement de forme sonate modifiée, avec trois apogées (vers la fin de l’exposition, la fin du développement et dans la coda). En termes programmatiques, on peut y entendre un tableau musical de marines et de paysages écossais ou, peut-être, un reflet de La Dame du lac de Sir Walter Scott, qui se déroule en partie sur Ellen’s Island, une île «solitaire» du Loch Katrine, dans les Trossachs. Ou encore, si l’on pense à la grotte, on peut imaginer les lointains exploits militaires de Fingal, tels que les dépeignent les poèmes ossianiques, ce qui pourrait expliquer les fanfares militaires brièvement mises en avant, aux cuivres et aux vents, dans cette ouverture. [...]"
Les citations sont extraites des notes rédigées par R Larry Todd en 2012 pour Hyperion.
La première audition de l'oeuvre a lieu à Londres, le 14 mai 1832, sous la direction du compositeur. La partition manuscripte est conservée à la Bodleian Library, Oxford.
La partition de cette oeuvre peut être téléchargée librement sur la page correspondante de l'IMSLP.
Dans l'enregistrement que je vous en propose sur cette page, l'Orchestre de la Tonhalle de Zürich est dirigé par Walter GOEHR. L'enregistrement paraît sur la deuxième face du disque MMS 2005, en complément d'extraits du Songe d'une Nuit d'été de Mendelssohn, ainsi que sur le 10" / 25 cm MMS 123, sur sa deuxième face en complément du Concerto pour piano et orchestre d'Edward Grieg. Les deux disques sont parus entre 1953 et 1955, étant mentionnés dans le 3e supplément du WERM.
Pour cette restauration je n'ai toutefois utilisé qu'un exemplaire du disque MMS 123, la qualité de l'enregistrement étant nettement meilleure que sur les MMS 2005 à ma disposition. Ce disque MMS 123 vient de la collection de Stefan Kramer que je remercie chaleureusement pour sa générosité.
Voici donc...
Felix Mendelssohn, Die Hebriden oder Die Fingalshöhle, Konzert-Ouvertüre, op. 26, Tonhalle-Orchester Zürich, Walter Goehr, MMS 123 (MMS 2005) (Allegro moderato - Animato in tempo 09:39)
que nous vous offrons et que vous pouvez obtenir en...
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Musical Masterpiece Society MMS-123, MMS 123 PT2-7 AMY 2433-2 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, des corrections manuelles -> FLAC
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(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
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