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Joseph HAYDN, Symphonie No 94 en sol majeur, dite "La Surprise" ou "du coup de timbale", Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, concert donné au Victoria Hall de Genève le 11 avril 1962
Cet enregistrement peut être également écouté en ligne sur la page correspondante du groupe Ernest Ansermet du site www.notrehistoire.ch. Le logiciel Adobe Flash Player doit toutefois être installé sur votre ordinateur pour pouvoir écouter le fichier.
Joseph Haydn compose cette symphonie en 1792. Elle est la deuxième (dans l'ordre de numérotation, mais la quatrième dans l'ordre de composition) des douze symphonies dites "londoniennes". Dans les pays germanophones, la «Surprise» est connue sous le nom de 'Symphonie mit dem Paukenschlag' - "Symphonie au coup de timbale". Elle est créée le 23 mars 1792 lors d’un concert de Salomon.
"[...] la Symphonie no 94 fut la sensation de la saison grâce, surtout, à l’accord fortissimo qui vient perturber le thème ostensiblement naïf de l’Andante. [...] Cet accord, Haydn l’avait ajouté après coup: «les dames [endormies] en sursauteront», aurait-il déclaré à son collègue Adalbert Gyrowetz, venu lui rendre visite en pleine composition. Ce qui le journal londonien The Oracle énonce avec un peu plus de poésie: «La surprise pourrait assez justement être comparée à la situation d’une belle bergère qui, ensommeillée par le murmure d’une lointaine cascade, est effarouchée par le soudain coup de feu d’une carabine.» Quelle que soit la façon dont on perçoit cette grosse détonation, les variations que Haydn tisse sur sa comptine sont délicieusement inventives, qui incluent une turbulente variation «en développement» en ut mineur, un déchant éthéré pour la flûte et le hautbois, et une coda transfigurant le thème via des harmonies crépusculaires par-dessus une pédale tenue, au cor.
Au XVIIIe siècle, sol majeur était la tonalité pastorale par excellence; le premier mouvement et le menuet partagent les connexions bucoliques de l’Andante. Mais, une fois encore, la vigueur du grand air est amalgamée à une complexité concentrée de l’argument. Dans le premier mouvement, les notes répétées flottantes et les lignes chromatiques ascendantes de l’introduction lente deviennent des ingrédients vitaux de l’allant Vivace assai à 6/8, qui feint d’abord d’être en la mineur au lieu de sol majeur - une ambiguïté que Haydn exploite tout au long du mouvement, surtout au début nonchalant de la réexposition. C’est seulement vers la fin de cette dernière, après ce qui est en réalité un intensif second développement, que le fragile thème principal peut accéder à une conclusion harmonieuse. Comme le critique du Morning Herald le remarqua justement: «le sujet … était singulièrement simple, mais développé en une vaste complication».
L’Allegro molto est le plus rapide, le plus vigoureux de tous les menuets des symphonies haydniennes - une danse allemande campagnarde avec accompagnement en «oompah» (même si, comme d’habitude, la seconde partie se complexifie avec des phrases irrégulières, de sporadiques touches de contrepoint et une récurrente figure de trois notes). Le délicat trio arbore le coloris préféré du compositeur, avec des violons ombragés à l’octave par le basson. Jusqu’alors, Haydn était réputé pour ses finales étincelants, mais celui-ci, un rondo-sonate initié par un de ses airs les plus accrocheurs, recèle un traitement virtuose de l’orchestre, un drame harmonique et un trio comique surpassant, pourrait-on dire, tous ses finales symphoniques antérieurs. Dans la coda, le roulement de timbale qui défonce la musique dans la tonalité étrangère de mi bémol est bien plus surprenant que le fameux Paukenschlag de l’Andante - le type même de coups de théâtre qui marquèrent le jeune Beethoven.[...]"
Ces citations sont extraites des excellentes notes rédigées par Richard Wigmore en 2009 pour Hypérion (les 4 CDs des Symphonies londoniennes, Orchestra della Svizzera Italiana, Howard Shelley, CDS44371/4).
La partition peut être librement téléchargée sur la page correspondante de l'IMSLP.
Je vous en propose une interprétation de l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction de son chef fondateur Ernest ANSERMET. L'enregistrement - provenant des archives de la Radio Télévision Suisse - est extrait d'un concert donné le 11 avril 1962 au Victoria Hall de Genève. Il s'agissait du 12e - et dernier - concert de l'abonnement de la saison 1961-1962: le programme commençait par cette symphonie de Joseph Haydn et se poursuivait avec la Cantate BWV 58 de Johann Sebastian Bach - en solistes Agnes Giebel et Heinz Rehfuss; après l'entracte deux oeuvres de Benjamin Britten, 'Passacaille et Tempête' et 'Cantata Academica', avec les solistes Agnes Giebel, Elsa Calvelti, Ernst Haefliger et Heinz Rehfuss, ainsi que le Choeur des jeunes de l'Église nationale vaudoise et le Choeur de Radio-Lausanne, tous deux préparés par André Charlet (Compte rendu: Gazette de Lausanne, 14.04.1962, page 9 (J.P.) et Journal de Genève, 12.04.1962, page 13 (Franz Walter), des articles rendus disponibles grâce au splendide site "LE TEMPS - Archives Historiques - Une initiative soutenue par Bibliothèque nationale suisse | Bibliothèque de Genève | Bibliothèque de Lausanne | Fondation de Famille Sandoz | Mirabaud & Cie | PubliGroupe").
Ce concert fut à l'époque diffusé en direct sur l'émetteur de Sottens (Ref.: Gazette de Lausanne, 11.04.1962, page 2, rubrique Les belles auditions, Journal de Genève, 11.04.1962, page 15, rubrique À la radio). La photo d'Ernest Ansermet (ci-dessus, à gauche) est une photo de presse dont je n'ai pu retrouver l'origine exacte: si une personne visitant cette page devait la reconnaître, tout renseignement m'intéresse, afin de pouvoir compléter cette page -> Vos remarques! La photo doit être un peu antérieure à ce concert, elle a été prise dans l'appartement d'Ernest Ansermet.
Voici donc...
Joseph Haydn, Symphonie Nr. 94 in G-Dur, "mit dem Paukenschlag", Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, concert donné au Victoria Hall de Genève le 11 avril 1962 (1. Adagio cantabile - Vivace assai 07:22, 2. Andante 06:41, 3. Menuett - Trio 03:43, 4. Finale 04:24)
que vous pouvez obtenir en...
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Radiodiffusion (Archives Radio Télévision Suisse) -> WAV -> FLAC
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(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
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