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Joseph HAYDN, Symphonie No 94 en sol majeur, dite "La Surprise" ou "du coup de timbale", Berliner Philarmoniker, Karl RICHTER, 03/1961, Jesus-Christus-Kirche, Berlin-Dahlem, DGG SLPM 138 272
Joseph Haydn compose cette symphonie en 1792. Elle est la deuxième (dans l'ordre de numérotation, mais la quatrième dans l'ordre de composition) des douze symphonies dites 'londoniennes'. Dans les pays germanophones, la «Surprise» est connue sous le nom de 'Symphonie mit dem Paukenschlag' - 'Symphonie au coup de timbale'. Elle est créée le 23 mars 1792 lors d’un concert de Salomon.
À gauche: Karl Richter lors d'un concert à Paris, en 1964.
"[...] la Symphonie no 94 fut la sensation de la saison grâce, surtout, à l’accord fortissimo qui vient perturber le thème ostensiblement naïf de l’Andante. [...] Cet accord, Haydn l’avait ajouté après coup: «les dames [endormies] en sursauteront», aurait-il déclaré à son collègue Adalbert Gyrowetz, venu lui rendre visite en pleine composition. Ce qui le journal londonien The Oracle énonce avec un peu plus de poésie: «La surprise pourrait assez justement être comparée à la situation d’une belle bergère qui, ensommeillée par le murmure d’une lointaine cascade, est effarouchée par le soudain coup de feu d’une carabine.» Quelle que soit la façon dont on perçoit cette grosse détonation, les variations que Haydn tisse sur sa comptine sont délicieusement inventives, qui incluent une turbulente variation «en développement» en ut mineur, un déchant éthéré pour la flûte et le hautbois, et une coda transfigurant le thème via des harmonies crépusculaires par-dessus une pédale tenue, au cor.
Au XVIIIe siècle, sol majeur était la tonalité pastorale par excellence; le premier mouvement et le menuet partagent les connexions bucoliques de l’Andante. Mais, une fois encore, la vigueur du grand air est amalgamée à une complexité concentrée de l’argument.
Dans le premier mouvement, les notes répétées flottantes et les lignes chromatiques ascendantes de l’introduction lente deviennent des ingrédients vitaux de l’allant Vivace assai à 6/8, qui feint d’abord d’être en la mineur au lieu de sol majeur - une ambiguïté que Haydn exploite tout au long du mouvement, surtout au début nonchalant de la réexposition. C’est seulement vers la fin de cette dernière, après ce qui est en réalité un intensif second développement, que le fragile thème principal peut accéder à une conclusion harmonieuse. Comme le critique du Morning Herald le remarqua justement: «le sujet [...] était singulièrement simple, mais développé en une vaste complication».
L’Allegro molto est le plus rapide, le plus vigoureux de tous les menuets des symphonies haydniennes - une danse allemande campagnarde avec accompagnement en «oompah» (même si, comme d’habitude, la seconde partie se complexifie avec des phrases irrégulières, de sporadiques touches de contrepoint et une récurrente figure de trois notes). Le délicat trio arbore le coloris préféré du compositeur, avec des violons ombragés à l’octave par le basson.
Jusqu’alors, Haydn était réputé pour ses finales étincelants, mais celui-ci, un rondo-sonate initié par un de ses airs les plus accrocheurs, recèle un traitement virtuose de l’orchestre, un drame harmonique et un trio comique surpassant, pourrait-on dire, tous ses finales symphoniques antérieurs. Dans la coda, le roulement de timbale qui défonce la musique dans la tonalité étrangère de mi bémol est bien plus surprenant que le fameux Paukenschlag de l’Andante - le type même de coups de théâtre qui marquèrent le jeune Beethoven.[...]"
Ces citations sont extraites des excellentes notes rédigées par Richard Wigmore en 2009 pour Hypérion (les 4 CDs des Symphonies londoniennes, Orchestra della Svizzera Italiana, Howard Shelley, CDS44371/4).
La partition peut être librement téléchargée sur cette page de l'IMSLP.
L'interprétation que je vous en propose sur cette page est un peu une curiosité: en mars 1961 Karl RICHTER enregistre cette symphonie avec l'Orchestre Philarmonique de Berlin, dans la 'Jesus-Christus-Kirche' de Berlin-Dahlem - le 'studio' d'enregistrement de Berlin le plus connu de cette époque. L'enregistrement paraît l'année suivante sur le disque de la Deutsche Grammophon Gesellschaft LPM 18 782 (mono) resp. SLPM 138 272 (stereo), avec la symphonie No 101 sur l'autre face: ce sont - à ma connaissance - les seules symphonies de Haydn enregistrées par Karl Richter pour le disque. J'aimerais beaucoup savoir ce qui a motivé Karl Richter à enregistrer ce disque: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, tout commentaire m'intéresse -> Vos remarques!
L'accueil de la critique à la sortie du disque fut assez mitigé (à droite un extrait de la revue 'The Gramophone' d'août 1962, page 99): à chacun de se faire son opinion, c'est un document qui vaut la peine d'être écouté, tout comme la symphonie No 101 sur l'autre face du disque!
Voici donc...
Joseph Haydn, Symphonie in G-Dur Nr. 94, 'mit dem Paukenschlag', Berliner Philarmoniker, Karl Richter, 03/1961, Jesus-Christus-Kirche, Berlin-Dahlem, SLPM 138 272 (1. Adagio cantabile - Vivace assai 09:09, 2. Andante 07:11, 3. Menuett - Trio, Allegro molto 05:06, 4. Finale, Allegro di molto 04:07)
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