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Joseph HAYDN, Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur, Hob VIIe:1, Helmut WOBISCH, Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne, Anton HEILLER, MMS 55
C'est lors de son premier séjour à Londres - 1791-1792 - que Joseph Haydn fait la connaissance des derniers développements techniques de la trompette:
"[...] certains trompettistes anglais utilisaient un dispositif mécanique sur leur instrument, qui par le jeu d’un coulisseau rétractable était capable de corriger les intonations imparfaites ou de doubler le nombre de notes de la gamme limitée de la trompette «naturelle». Haydn témoigne également d’une seconde invention (conservée au Museum de Londres), une trompette d’argent faite pour l’orchestre privé du roi George III, qui comportait des ouvertures de «ventilation»: ces petits trous permettaient d’accorder l’instrument plus précisément et d’obtenir des notes plus nombreuses. Les instruments expérimentaux de ce type n’étaient pas inconnus à Weimar et Dresde, mais ce sont les inventions anglaises qui pousseront Anton Weidinger à fabriquer, entre 1793 et 1796, la première trompette entièrement chromatique, pour laquelle Haydn écrira son fameux concerto. [...]"
De retour à Vienne Joseph Haydn décrit ces progrès à son ami trompettiste Anton Weidinger. Joseph Haydn compose ce concerto en 1796 (son seul concerto pour trompette), mais ce n’est que quatre ans plus tard qu'Anton Weidinger décide de le jouer en public, le 28 mars 1800 au Burgtheater de Wien. Le Wiener Zeitung du 22 mars 1800 annonçait le concert en ces termes:
"[...] «Académie de Musique: le soussigné a reçu l’autorisation de donner un concert magistral au Théâtre National de la Cour Royale Impériale ce 28 mars. Son intention, en cette occasion qui lui est donnée, est de présenter au monde, pour la première fois, une trompette de son invention et de sa facture, après sept années de dur et coûteux labeur. L’instrument, selon lui, peut être décrit comme étant parfait: il contient plusieurs touches (Klappen) et sera à l’honneur d’un concerto spécialement écrit pour cet instrument par Monsieur Joseph Haydn, Docteur ès Musique, puis dans un Aria de Monsieur Franz Xav. Süssmayer, Kappellmeister du Théâtre de la Cour Royale Impériale. Anton Weidinger, trompettiste du Théâtre et de la Cour Royale Impériale, a l’honneur d’annoncer ledit concert par les présentes»
La trompette d'Anton Weidinger était conçue dans le ton militaire de mi bémol; trois touches couvraient des ouvertures placées de manière stratégiques pour augmenter les harmoniques par demi-ton (une quatrième touche aurait produit un si naturel bas, note qui, comme par hasard, est absente du concerto de Haydn). Ce concerto est la dernière oeuvre purement orchestrale de Haydn et sa composition est typique des oeuvres de la fin de sa vie: deux flûtes, deux hautbois, deux bassons, deux cors, deux trompettes d’orchestre, des tympans, des cordes et, pour la basse continue, un pianoforte, accompagnent le soliste. On imagine aisément la surprise de l’audience (tristement peu nombreuse) lorsqu’elle découvre, pour la première fois en ce 28 mars 1800, les mélodies graves du nouvel instrument.
Le premier mouvement est composé selon le schéma traditionnel de la sonate; typique de Haydn, le second sujet reprend le thème d’ouverture dans la relative mineure, technique jadis impossible pour la trompette. Par moments, les fioritures évoquent l’ancien clarino dans les notes plus aiguës: Haydn écrit même le mot clarino sous la ligne de trompette soliste, suggérant ainsi qu’il attend le style plus vocal de l’ère Baroque. Le deuxième mouvement cantabile, très connu de nos jours, donne à la trompette, pour la première fois, une ligne mélodique lyrique dans son octave du milieu. Le Rondo final démontre le potentiel technique de la nouvelle invention de Weidinger et prouve qu’elle peut être tout aussi agile qu’un autre instrument à vent.[...]"
Ces citations sont extraites des notes rédigées en 2001 par H.C. Robbins Landon & Crispian Steele-Perkins pour Hyperion, dans une traduction de Marie Luccheta.
La partition peut être téléchargée sur la page correspondante de l'IMSLP.
Dans l'enregistrement que je vous propose ici, le soliste est Helmut WOBISCH - à l'époque nommé WOBITSCH. L'Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne est dirigé par Anton HEILLER, sur la première face d'un disque MMS 55 paru entre 1953 et 1955, étant mentionné dans le 3e supplément du WERM.
L'enregistrement est toutefois plus ancien: il est paru pour la première fois sur le disque Haydn Society USA HSLP. 1038 (ainsi que sur Nixa HLP 1038). Ce disque HSLP. 1038 est mentionné dans le premier supplément du WERM, il est donc paru au plus tard au début 1951 (couplé avec le Concerto pour cor en ré majeur de Joseph Haydn). Il s'agit du premier enregistrement publié avec Helmut Wobisch en soliste. Il est réédité peu après sur le Erato France LDE 2002 (même couplage, mentionné dans le 2e supplément du WERM), puis sur ce MMS 55, mais là couplé avec le Concerto pour flûte de ré majeur de Joseph Haydn - le soliste étant Willy Urfer (à l'époque nommé Willie Urfer), accompagné par l'Orchestre Symphonique de Winterthur sous la direction de Clemens Dahinden.
Un des deux disques MMS 55 utilisés pour cette restauration vient de la collection de Stefan Kramer, que je remercie chaleureusement pour sa générosité.
Voici donc...
Joseph Haydn, Trompetenkonzert in Es-Dur (mi bémol majeur, E Flat Major), Hob VIIe:1, Helmut Wobisch, Wiener Staatsoperorchester, Anton Heiller, MMS 55 (1. Allegro 05:36, 2. Andante 03:48, 3. Spiritoso(*) 04:18)
(*) Spiritoso est tel que mentionné sur le disque. Aujourd'hui on indique Allegro.
que vous pouvez obtenir en...
______________________________CLIQUANT_ICI______________________________
The Musical Masterpiece Society MMS-55, MMS-55 PT 1/2 WG; Concert Hall Musikalische Meisterwerke MMS 55, MMS-55 PT1/2 WG -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, des réparations manuelles -> FLAC
3 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
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